Alors à qui la faute ? Aux gaffes de la candidate, bien sûr. Mais aussi à son assurance qui l'a incitée à prétendre gagner seule contre tous, et contre les siens. Il convient de mentionner en bonne place les croche-pattes des éléphants qui n'ont eu de cesse de vouloir sa perte. Sans oublier la crise d'un couple qui a dégénéré en guerre de tranchées entre le QG de campagne et le siège du parti. Ou encore l'incapacité des socialistes à régler leurs querelles de leadership depuis la vraie-fausse retraite de Lionel Jospin. Les raisons ne manquent pas pour expliquer la rude défaite encaissée par Ségolène Royal. Toutes celles-là, et bien d'autres, ont compté. Aucune n'est à négliger, aucune n'est suffisante. Il faut louer l'effort de la présidente de la région Poitou-Charentes tant l'autocritique est une démarche rare et douloureuse. Il est toujours plus simple d'exercer le droit d'inventaire sur le bilan de ses prédécesseurs plutôt que de se pencher sur ses propres failles. La thèse de «l'accident électoral», défendue après 2002 par Jospin et la plupart des socialistes, fut fatale à la gauche au moment de s'engager dans la bataille de 2007. Se contenter cette fois de l'explication de «l'accident humain», en chargeant Royal elle-même ou tous ces caciques qui l'ont si peu aidée, ce serait garantir au PS une nouvelle désillusion dans cinq ans. Si la gauche a perdu la présidentielle pour la troisième fois consécutive, c'est parce que sa grille de lecture de la société est obsolète, s
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