Menu
Libération
Éditorial

Doit mieux faire

Article réservé aux abonnés
publié le 19 juillet 2007 à 8h51

Fillon la gaffe ? Après avoir fort habilement annoncé une hausse de cinq points de la TVA entre les deux tours des législatives, une initiative qui a fait le bonheur de 80 députés socialistes, voilà qu'il brandit le chiffon rouge d'un service minimum en cas de grève dans l'Education nationale. Sans doute pour inciter les professeurs en vacances à préparer leurs mobilisations de rentrée. A croire que, Nicolas Sarkozy ne cessant de vanter les mérites de l'ouverture, François Fillon entreprend de le doubler sur sa droite pour justifier son existence. Et surtout celle de sa fonction dont nombre d'augures institutionnels commencent à souhaiter, voire à pronostiquer, la disparition. A croire surtout que la droite n'aime décidément guère les profs. En se faisant porte-parole du bon «peuple de droite» et de ses représentants les plus zélés au Parlement, François Fillon succombe à ce réflexe quasi-pavlovien qui conduit une partie de son camp à considérer les enseignants d'abord comme une charge, et une somme de problèmes, plutôt que comme une solution, un investissement, une addition d'atouts.

L'ampleur de la réduction des effectifs qu'envisage le gouvernement confirme ce penchant. D'une main, pour se plier à de nécessaires économies, il se hâte de diminuer le nombre de profs; de l'autre, il juge bon de distribuer treize milliards d'euros de largesses fiscales. Habile praticien du monde éducatif, Xavier Darcos se montre beaucoup plus prudent que son supérieur. En attendant sans doute