Commencer à fond, accélérer à chaque tour. François Fillon avait-il cette devise sarkozyste en tête, mardi soir, lorsqu'il expliquait, sur France 3, qu'un service minimum pouvait aussi être envisagé à l'Education nationale? Cette sortie, en tous cas, n'est pas passée inaperçue. En une phrase, le Premier ministre, en mal de visibilité, s'est propulsé sur le devant de la scène. Dans une campagne électorale pourtant riche en promesses, cette idée de service minimum pour les professeurs n'avait jamais été publiquement mise en avant. En tout cas pas dans le vibrant discours sur la «révolution de l'école» prononcé par Nicolas Sarkozy en février: «Je m'engage, si je suis élu à leur rendre la considération qui leur est due», assurait alors le candidat de l'UMP, rendant hommage «à tous ces instituteurs entre les mains desquels nous mettons l'avenir de nos enfants». Le 16 mai, quelques jours après son élection, le Président avait toutefois évoqué la question du service minimum à l'école lors de ses premières rencontres avec les syndicats. Selon la CFTC, il avait parlé d'une «obligation d'accueil de tous les enfants en cas de grève», p récisant qu'il n'entendait pas, par là, obligation de travail pour les enseignants. Considération ou pas, les syndicats d'enseignants ne décolèrent pas, depuis mardi soir, contre ce qu'ils qualifient de provocation.
Circonstance aggravante, cette déclaration intervient au moment où les représentants des enseignants mobilisent