Provocation inutile ou vraie tentative de droitisation du texte de loi ? L'annonce mardi soir par François Fillon d'une éventuelle extension aux professeurs de la loi sur le service minimum en cas de grève ne vient pas de nulle part, mais de deux lignes, nichées dans un amendement additionnel à l'article 9 du projet, consacré aux transports terrestres, actuellement discuté au Sénat.
Cet amendement prévoit qu'au plus tard à l'automne 2008, un bilan sera fait de l'application du service minimum et qu'«au vu de ce bilan, le rapport examine ra l'opportunité d'étendre le dispositif de la présente loi aux autres modes de transport et, le cas échéant, de le transposer à d'autres services publics.» C'est cette petite phrase qui semble-t-il «a permis à Fillon d'y aller fort sur les profs», explique un député UMP.
Pourtant, la petite phrase, ne satisfait pas grand monde. «Le problème n'est pas d'étendre le service minimum à la Poste ou aux écoles, note un sénateur UMP d'Ile-de-France. Le problème, c'est de faire un vrai service minimum sur nos transports de banlieue, le reste, on verra ça plus tard.» Du coup, les députés promettent de mener la guerre quand le texte arrivera devant eux. Avec un message: «La seule chose que l'on veut, c'est pouvoir garantir des trains et des RER pour que les gens aillent bosser.» Les députés invoquent «un engagement devant les Français». «Ils ne comprendraient pas que l'on canne sur le sujet», assure un dép