Menu
Libération

L'indécence du petit écran

Article réservé aux abonnés
Scandale après scandale, le cyclisme continue à appliquer les mêmes recettes.
publié le 21 juillet 2007 à 8h53

Le 15 mars 2007, Alberto Contador a gravi la côte de Mende à 19,24 km/h en développant 480 W dans une pente à 10,26 %. Contador a réalisé un temps équivalent à celui du triumvir de monstres Armstrong-Ullrich-Basso en 2005. Qui s'en est ému au printemps ? Tout le monde savait pourtant que cette performance était annonciatrice des lendemains qui déchantent tout l'été.

Comme des hamsters. Le vélo c'est l'antipédagogie de l'erreur, un lieu d'involution où la répétition de la bêtise fait la régulation de ceux qui la côtoient. A moins que ce ne soit de la perversion. Le pervers sait très bien ce qu'il fait. On compte d'ailleurs sur ce phénomène pour apprécier à sa juste valeur les Valverde, Klöden et Astana rassérénés et apprécier Contador. Pour que vive un Tour si prévisible : Rasmussen, la chute de Moreau, Landis, Armstrong, Riis, Ullrich, Indurain. Guy Pelissier. Voyez ces corps décharnés. Ceux qu'on habille avec des maillots distinctifs depuis un siècle, depuis qu'on a remplacé les chevaux par des vélocipèdes pour tricher davantage. Muscles fondus par les hormones de croissance, bouffés par les corticoïdes qui désinhibent jusqu'au moindre synapse, bourrés d'hématies, nourris d'insuline sur des têtes dont les joues sont parfois gonflées comme celles des hamsters, fessiers noircis par des injections de fer et autres soins : on achève bien les chevaux. C'est de la perversion si l'on sait.

La télé filme l'indécence. Les caciques cacochymes qui «dirigent» sont en parfait accor