Menu
Libération
Éditorial

Vive la science

Article réservé aux abonnés
publié le 21 juillet 2007 à 8h53

Le Tour vaut-il encore la peine d'être diffusé et regardé ? Les chaînes de télévision françaises ont beau faire comme si de rien n'était, l'attitude de leurs homologues d'outre-Rhin a le mérite d'inciter à poser la question.

Mais après tout, pourquoi ne pas continuer à nous pâmer trois semaines par an devant ce spectacle ? Pourquoi refréner notre stupéfaction à la vue de ces vélos qui grimpent les cols à la vitesse de mobylettes ?

A condition de ne pas se leurrer sur la nature de la marchandise dispensée par les organisateurs complices.

Cessons donc de croire qu'en juillet, le Père Noël abandonne son traîneau pour une bicyclette et remplace son grand manteau rouge par un maillot jaune. Il faut admettre que la Grande Boucle est une compétition sportive devenue à peu près aussi authentique qu'un combat de catch. C'est un spectacle, éminemment télévisuel, mais ce n'est plus que cela. Seul compte le show. D'année en année, la roue du dopage tourne de plus en plus vite. Autrefois, le maillot jaune pris en flagrant délit était destitué au soir de son intronisation, tel Pollentier en 1978, ou peu après comme Landis l'année dernière. D'Indurain à Armstrong, nombre de vainqueurs des années EPO ont, eux, échappé aux sanctions sans réussir à se débarrasser d'une sale odeur de triche traînant dans leur sillage. Voilà que cette année le Tour innove : il invente un nouveau modèle de maillot jaune, celui du suspect, déchu avant d'avoir gagné, condamné avant d'avoir été pris. Que Rasmussen, ex