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Libération

Le boeuf argentin grignoté par le grain

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Les éleveurs sont tentés d'abandonner leur activité pour l'agriculture, devenue plus rentable.
publié le 23 juillet 2007 à 8h53
(mis à jour le 23 juillet 2007 à 8h53)

Buenos Aires de notre correspondant

Selon les dernières estimations, les Argentins devraient consommer en moyenne 65,4 kilos de viande en 2007, un record mondial. Loin devant l'Uruguay (52 kilos) et l'Australie (48 kilos). Même au plus fort de la crise économique qui a balayé le pays en 2002, la consommation n'était pas tombée en dessous des 59 kilos. C'est dire le culte du boeuf qu'entretient le pays.

Ventes au noir. Le gouvernement suit d'ailleurs de très près l'évolution des cours considérée comme politique et n'hésite pas à intervenir quand l'offre sur le marché interne se réduit et que les prix grimpent trop vite. Comme l'année dernière lorsque le ministère de l'Economie a carrément suspendu pendant six mois les exportations de viande. Les livraisons à la Russie, l'Europe ou la Chine - même si elles ont repris - sont d'ailleurs encore contingentées et fortement taxées. Pour un éleveur de la pampa, vendre un demi-boeuf en dollars à l'étranger reste deux fois plus rentable que de le vendre en pesos en Argentine. A moins qu'il évite les circuits officiels de commercialisation. Le secteur est leader incontesté de l'évasion fiscale et les ventes au noir représenteraient 25 % des transactions.

Mais ces dernières années, avec la forte augmentation des prix de la terre et de ceux de l'alimentation du bétail (en maïs, sorgho.) les éleveurs traditionnels font leur compte : ne serait-il pas encore plus rentable, alors que les prix des céréales atteig