Dans le cas des Simpson, la question est incontournable : comment une famille d'affreux jojos déjantés, ringards et délirants, au teint jaunâtre et aux coiffures improbables a-t-elle pu conquérir la planète ? En créant sa série culte, il y a vingt ans, Matt Groening n'avait pas la partie gagnée d'avance. Avant de diffuser le premier épisode, la chaîne Fox et son patron, Rupert Murdoch, ont longtemps hésité devant cette satire implacable de l'Amérique moyenne, si loin du politiquement correct en vigueur. Pourtant, la formule magique était coincée au coeur du canapé, entre les bouteilles de bière et les sacs de pop-corn. Car la révolution Simpson, c'est bien celle de cette banalité affligeante, décryptée dans ses moindres détails. En dessinant Homer et Marge, Groening les a affublés des prénoms de ses parents. Lisa et Maggie ? Ses deux soeurs. Springfield ? Un nom choisi parce qu'il correspond à celui de dizaines de villes aux Etats-Unis. Chacun s'est retrouvé dans ce miroir déformant. Et l'Amérique décomplexée de Bill Clinton (un grand fan) a commencé à se moquer d'elle-même. Un gag à la minute, des pets, des rots, mais aussi une critique cinglante de l'histoire en marche. Rien ou presque n'échappe à l'hystérie de Bart et consorts, de la guerre d'Irak à la droite religieuse, en passant par Paris Hilton. Ce n'est pas toujours finaud, c'est toujours drôle, souvent dérangeant et extrêmement bien vu. Comme dans leur film événement, quand ils imaginent un nouveau locataire surpris
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