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Libération
Éditorial

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publié le 25 juillet 2007 à 8h54

Les socialistes s'impatientent, les mauvaises langues font la fine bouche, mais le chef de l'Etat accumule les succès. L'état de grâce vire à la félicité longue durée, et l'on ne peut que se réjouir de la conclusion du dossier des infirmières bulgares, enlisé depuis huit ans. Habile metteur en scène de sa propre geste, Nicolas Sarkozy n'a pas, là non plus, fait assaut d'humilité. Son abnégation mérite toutefois d'être saluée. Ce serait lui faire un mauvais procès que de l'accuser de n'avoir déployé cette énergie que pour soigner sa gloire. On connaissait les diplomaties officieuses, souvent plus efficaces que les canaux officiels, on découvre au passage une diplomatie familiale inédite et déconcertante. Certes, la France, l'UE et leur banquier qatari ont sans doute dû charger la barque de contrats, cadeaux et verroteries onéreuses pour amadouer Kadhafi. Et l'on peut déplorer que le chef de l'Etat libyen retrouve une virginité que le président français vient valider très officiellement aujourd'hui à Tripoli. Les proches des malheureux libérés hier ne trouveront jamais trop élevé le coût de ce chantage. Souvent cibles de preneurs d'otages, comme le sait bien Libération, les journalistes peuvent être concernés par de tels marchandages. Ils sont donc mal placés pour les dénoncer en bloc. Dans ce genre d'affaires, il est toujours des questions sans réponse. Cela n'interdit pas de les poser. Au contraire, l'issue heureuse les commande. Le style Sarkozy mérite, lui aussi, d