«Ce n'est pas une nouvelle forme de diplomatie. Il y avait un problème à résoudre, on l'a résolu», a lancé Nicolas Sarkozy, hier matin. Pour le Président, qui revendique en matière diplomatique, comme ailleurs, une attitude pragmatique, seuls comptent les résultats.
Depuis son arrivée à l'Elysée, Sarkozy a lancé des initiatives diplomatiques tous azimuts. Avec plus ou moins de réussite. La mobilisation de la France sur le dossier du Darfour n'a, pour l'instant, produit aucun résultat concret. Pas plus que les pressions exercées sur le pouvoir de Bogota en faveur d'une solution négociée pour obtenir la libération de la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt. En revanche, l'activisme du Président au sein de l'UE a abouti à un accord sur un «traité simplifié», permettant aux 27 de sortir de l'impasse institutionnelle.
Interrogé par Libération, le premier secrétaire du PS, François Hollande, dénonce une «méthode fondée sur la personnalisation à outrance et sur la confusion, qui a des conséquences diplomatiques: il arrivera un moment où nos partenaires vont se fatiguer». Evoquant le contournement systématique des ministres, il enchaîne: «Quand les responsables ne sont plus responsables, qui est responsable devant le Parlement?» «De quel contrôle parlementaire parle-t-on? s'interroge pour sa part Samy Cohen, chercheur à Sciences-Po. Il est inexistant en matière de relations extérieures. Le Parlement n'est qu'une chambre d'enregistrement.»