Les dopés, ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît. Le présumé tricheur Rassmussen a donc survolé hier les Pyrénées comme il avait plané sur les Alpes. Guignol est en jaune et le grand Barnum suit son cours. Indécent. Il faut arrêter le Tour. Cette procession cycliste s'est transformée en caravane du ridicule. Si les organisateurs prétendaient vraiment sauver le vélo, ils devraient stopper la compétition. Et décréter une pause de plusieurs années, le temps de soigner ces ex-sportifs devenus des drogués. Qu'un coureur aussi médiocre que l'Italien Moreni, qui navigue à près de 2 heures du sommet du classement, soit lui aussi pris la main dans la musette, illustre l'étendue du mal. Et le coup de grâce était programmé pour dimanche, sur les Champs-Elysées, lorsqu'un nouvel imposteur venu de Copenhague voulait inscrire son nom au palmarès des menteurs.
Neuf ans après l'affaire Festina, le vélo n'en finit plus d'agoniser. Même certains commentateurs de télévision commencent à s'en rendre compte et s'efforcent de refréner leur enthousiasme, c'est dire.
Il serait pourtant hypocrite de n'accabler que les seuls coureurs. S'ils sombrent un à un dans la drogue, c'est aussi parce que télés, sponsors et intérêts commerciaux multiples les incitent à se transformer en phénomènes de foire. Pour quiconque fait profession de journalisme, il est devenu totalement incohérent de continuer à publier des classements dépourvus de toute signification et à narrer une épopée qui n'a d'intérêt q