Pour Areva, le groupe français de nucléaire civil, «plus rien ne sera comme avant» au Niger, son berceau historique, où il extrait près de la moitié de sa production annuelle d'uranium. C'est ce que proclament les plus hautes autorités de l'Etat à Niamey, qui entendent diversifier leurs partenaires étrangers pour valoriser leurs ressources minières. Durant près de quarante ans, le complexe militaro-industriel français a bénéficié de l'uranium du Nord-Niger en situation de quasi-monopole, pour un prix défiant toute concurrence. Un tiers des centrales d'EDF fonctionnent avec l'uranium du Niger.
Convoitises. Mais ce temps béni semble révolu. L'envolée des cours mondiaux, qui attise les convoitises, et les difficultés internes du régime de Niamey, en butte aux attaques de rebelles touaregs dans le Nord, ont remis en question cette confortable rente de situation. Et provoqué une crise sans précédent avec le Niger, que le secrétaire d'Etat à la Coopération, Jean-Marie Bockel, s'est employé à désamorcer, ce week-end : après une rencontre avec le président nigérien Mamadou Tandja, il a parlé d'«avancées». Et la France devrait organiser un sommet des ministres des Affaires étrangères du Sahel pour parler de la sécurité dans la région.
Quelques jours auparavant, le président nigérien avait accusé le groupe français d'avoir financé les rebelles du MNJ (Mouvement des Nigériens pour la Justice), qui, depuis février, ont infligé des revers humiliants aux troupes gouvern