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Libération
Reportage

Le «grenier à uranium» du Canada

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Dans le Nord-Ouest, la mine de McArthur River extrait de quoi alimenter 34 réacteurs par an.
publié le 6 août 2007 à 9h03

Saskatchewan (Canada)

envoyé spécial

Une pépite fabuleuse, à la fois titanesque et minuscule. Le genre de pépite pour laquelle certaines grandes puissances sont désormais prêtes à montrer les crocs. Elle est là, à 550 mètres sous terre, perdue dans l'immensité des forêts de conifères du nord-ouest du Canada, où on accède par avion charter et une heure de pistes en terre. Si on pouvait la voir de la surface, cette anomalie géologique très rare ressemblerait à une tête d'épingle de quelques dizaines de milliers de mètres carrés, profonde d'à peine 500 mètres. Un gisement de taille presque ridicule. «McArthur River est pourtant la plus importante mine d'uranium à haute teneur au monde», explique Kevin Quesnel, le directeur des opérations. L'uranium qui est extrait chaque année de ce gros rocher, une fois enrichi, pourrait suffire à alimenter 34 réacteurs de 1 000 MW, soit 7 % de l'électricité consommée par les Etats-Unis. «Sa pureté est sidérante», s'enthousiasme un géologue du site. Car si la teneur moyenne est de 21 % d'uranium naturel - soit déjà cent fois la teneur moyenne mondiale - certains morceaux de ce bloc dépassent parfois les 60 % de pureté. Cigar Lake, un autre gisement situé non loin de là, renferme 135 000 tonnes d'uranium pur dans un mouchoir de poche de 50 mètres sur 300, sur un demi-kilomètre de profondeur. De quoi alimenter toutes les centrales du monde pendant deux ans. Une inondation survenue en octobre 2006 dans cette mine, située sous u