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Analyse

Les pays en développement, enjeux des biotechs

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Loin des débats européens sur leur dangerosité, les OGM y sont imposés comme remèdes contre la faim.
publié le 9 août 2007 à 9h07

C

ultiver des OGM, en France se fait donc dans la quasi-clandestinité. En renvoyer la responsabilité aux seuls faucheurs volontaires tient de l'écran de fumée.

La réalité, c'est que les gouvernements successifs y sont pour beaucoup. Faute d'avoir accepté de réels débats aux issues contradictoires, faute d'avoir donné de vrais crédits aux instituts publics de recherche, faute de s'être aussi penchés sur la dissémination et les risques de pollinisation pour la biodiversité, par exemple. La transparence est un leurre.

Otage. Déjà culpabilisé par le sentiment d'être assisté à coups de subventions, fragilisé par les crises sanitaires successives qui lui renvoie l'image du bras empoisonneur plutôt que nourricier, le monde paysan se retrouve pris en otage. Sans parler du double discours des responsables européens.

Officieusement, comme le confie un commissaire : «L'Europe se flingue tout avenir sur la génétique à cause d'un moratoire de fait.» Officiellement, «il faut affirmer le principe de précaution et encadrer les semences OGM». Cela ne peut combler le fossé - ou dissiper les fantasmes, diront les promoteurs de biotechs - entre citoyens et élus.

De plus, résumer la question des OGM au seul horizon scientifique (voire sanitaire, même si rien ne peut encore prouver l'innocuité ou la nocivité des OGM), c'est un peu comme si l'on circonscrivait le monde du football au seul rectangle vert. C'est oublier le reste, le plus important : la guerre commerciale et la mainmi