Pire que les insectes et les aléas de la météo, aux yeux de Jean (1), cultivateur de maïs transgénique en Haute-Garonne : les faucheurs de maïs. Espérant provoquer un débat public et obtenir un moratoire sur la question des OGM, les faucheurs volontaires saccagent des champs où ils soupçonnent la présence de substances génétiquement modifiées. «L'année dernière, ils s'en sont pris à un de mes voisins. A 300, ils ont détruit six hectares de son champ», raconte Jean.
«Pressions». Le voisin, Henri, qui a perdu un quart de sa récolte, a «tenu grâce au salaire de (sa) femme», dit-il. Au-delà du dommage économique, il évoque la «pression psychologique» subie après publication de son nom et de son adresse sur Internet, juste avant le fauchage militant. «Je recevais des coups de fil anonymes, des insultes du genre vendu aux multinationales , assassin de la planète .» Il avait, dit-il, voulu jouer la carte de la transparence et avait répondu à des interviews. Aujourd'hui, c'est fini. Les producteurs de maïs transgéniques vivent cachés. «Tout en étant dans la légalité, il faut qu'on ait un comportement de clandestin», explique Jean, propriétaire d'une exploitation familiale de cent hectares qui vend ses lots principalement en Espagne, du fait de la proximité géographique et de la forte demande des Espagnols en nourriture animale (porcs et poules). «On subit en permanence des pressions, donc on préfère ne pas aborder le