Québec
de notre correspondante
La guerre du pôle a commencé. En quelques semaines, le conflit larvé qui oppose le Canada, la Russie, les États-Unis, la Norvège et le Danemark pour le contrôle du pôle Nord a vu débarquer des missions russes et canadiennes sur la banquise, et c'est désormais au tour des Américains et des Danois de lancer des expéditions scientifiques destinées à faire valoir leurs droits.
Coup d'éclat. Les Canadiens n'ont toutefois guère l'intention de se laisser marcher sur les pieds. À peine les Russes avaient-ils «planté», le 2 août, un drapeau en titane dans les profondeurs de l'océan Arctique, au terme d'une spectaculaire expédition à plus de 4 000 mètres sous le pôle Nord, que le Premier ministre canadien, Stephen Harper, entamait une visite de trois jours dans l'extrême Nord canadien afin de réaffirmer la souveraineté d'Ottawa dans la région.
Réagissant vivement à l'opération russe, le Canada a rapidement dénoncé ce coup d'éclat. «Nous ne sommes plus au XVe siècle, ironisait le chef de la diplomatie canadienne, Peter MacKay, au lendemain de l'exploit russe. On ne peut aller n'importe où dans le monde, planter des drapeaux et dire : Nous revendiquons ce territoire. »
En réponse à l'offensive russe, le Canada a annoncé, la semaine suivante, la création d'un centre d'entraînement militaire à Resolute Bay, sur l'île Cornwallis, au milieu du passage du Nord-Ouest, ainsi que d'un port en eau profonde dans le village minier abandonné