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Libération

L'ordinateur a planté le système

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Les calculateurs des banques d'affaires ont été incapables de prévoir la crise.
publié le 16 août 2007 à 9h13

Washington

de notre correspondant

Les ordinateurs n'y comprennent plus rien. Les remous qui brouillent les marchés financiers, en raison de l'éclatement de la bulle immobilière américaine et du naufrage du marché du crédit, mystifient les calculateurs géants des grandes banques d'affaires. Goldman Sachs a annoncé mardi que l'un de ses fonds d'investissement avait perdu aux alentours d'un milliard et demi de dollars, soit un tiers de sa valeur. Plusieurs autres géants de la finance - Barclays, JPMorgan, Lehman Brothers, Renaissance - ont aussi enregistré des pertes sur leurs hedge funds (fonds de couverture, très spéculatifs), qui en moyenne rapportent 30 % l'an.

Panurge. Ces fonds privés, réservés aux investisseurs accrédités, brassent des centaines de milliards de dollars. Ils sont exempts de nombreuses réglementations boursières, et peuvent mettre en oeuvre des stratégies d'investissement complexes, qu'ils gardent confidentielles. Le problème, tel que la presse financière américaine l'analysait hier, provient du fait que tous ces fonds sont gérés par des ordinateurs qui font du trading seuls, pratiquement sans intervention de l'homme, et souvent d'ordinateur à ordinateur. Ces machines utilisent des modèles, parfois mis au point par des Prix Nobel, qui anticipent l'avenir en se basant sur les comportements passés. Un responsable de Goldman Sachs a expliqué hier au Financial Times que ce qui venait de se produire, ne devait arriver que tous le