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Libération

Droit d'intervention

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publié le 20 août 2007 à 9h15

Les médias sont dans la tourmente. Une révolution technologique d'une rapidité inouïe les secoue pendant que leurs anciens équilibres économiques vacillent. Mais ils sont aussi et surtout bousculés par ceux-là même dont ils dépendent : les citoyens-lecteurs, qui exigent d'eux des changements radicaux. La vraie crise des médias est là, dans le rapport journalistes-citoyens. On le voit dans les enquêtes d'opinion, dans les pages courrier des journaux et surtout sur les sites d'information en ligne. C'est le cinquième «changement d'ère» détaillé cet été par Libération. Il n'est guère agréable pour notre profession. Mais l'épreuve est aussi salutaire. Constatation élémentaire, valable depuis au moins dix ans : dans l'opinion, la presse a mauvaise presse. Chaque année, le journal La Croix étudie avec la Sofres la confiance accordée aux médias. Le résultat n'a rien de rassurant : le nombre de ceux qui se défient des journalistes dépasse régulièrement les 40 %. Souvent, il est majoritaire. Certes la radio tire son épingle du jeu. Certes Internet a gagné un début de crédit face aux médias «officiels». Mais ce sont piètres consolations. Que dirait-on d'une industrie dont 40 % des consommateurs se défient ? Où en serait la construction automobile si plus d'un tiers des conducteurs jugeaient leur véhicule dangereux ? Et les laboratoires pharmaceutiques, si les patients ne croyaient pas dans les médicaments ? C'est pourtant le score constant obtenu depuis dix ans par l'ind