Gauche, année zéro. Une opposition sans tête, sans projet, et, pour l'heure, sans relève apparente : tel est le triste état de la gauche cent jours après l'élection de Nicolas Sarkozy selon notre Observatoire de l'opinion LH2-Libération (1).
Alors que Ségolène Royal s'apprête à faire sa rentrée politique samedi, à Melle (Deux-Sèvres), la présidente de la région Poitou-Charentes enregistre une chute sévère : seuls 15 % des Français considèrent qu'elle serait le meilleur leader de la gauche pour les années qui viennent, soit six points de moins qu'en juin. L'ex-candidate paye là les hésitations stratégiques, notamment quant à la prise du PS, et les erreurs qu'elle a accumulées après sa défaite à la présidentielle, par exemple lorsqu'elle a reconnu qu'elle avait défendu des promesses sur les 35 heures ou le Smic, auxquelles elle ne croyait pas elle-même.
Poulain. Résultat, Ségolène Royal est désormais nettement devancée par Dominique Strauss-Kahn, 30 % des Français le jugeant comme le «meilleur leader» d'avenir pour la gauche. DSK se contente toutefois de faire jeu égal parmi les électeurs de gauche, et il est toujours devancé par Royal chez les sympathisants socialistes. L'ancien ministre de l'Economie n'enregistre un total flatteur que grâce aux électeurs de. droite. Strauss-Kahn encaisse là les bénéfices du «baiser empoisonné» de Nicolas Sarkozy, qui ne tarit pas d'éloges pour celui dont il a fait son poulain pour la direction du FMI. Pour le PS orphelin d