Il y a la version Harlequin : c'est en envoyant sa femme, gage de son sérieux et de son engagement personnel, que Nicolas Sarkozy a dénoué l'interminable feuilleton de la libération des cinq infirmières et du médecin bulgares injustement emprisonnés en Libye, couronnant ainsi les efforts des Européens, mobilisés depuis plusieurs années sur ce dossier. Et puis il y a le roman d'espionnage : un deal opportuniste noué par des hommes de l'ombre en échange de contreparties inavouables et mercantiles. Entre les deux, il y a l'histoire, qui reste à écrire, de cette libération-feuilleton. Les zones d'ombre restent en effet nombreuses, à commencer par le rôle exact joué par Cécilia Sarkozy.
Spéculations. En l'absence d'explications des principaux intéressés, la presse en est réduite à des bribes d'informations, des spéculations et beaucoup de commentaires. Cécilia Sarkozy a en effet refusé toutes les demandes d'interviews et l'Elysée ne veut pas communiquer sur la première dame au-delà de quelques banalités générales sur la «complémentarité » de sa démarche avec la diplomatie française et sur son approche de «femme et mère» . Quant à Sarkozy, il oscille entre compliments privés, «Cécilia a fait un travail remarquable», et agacement public : «On a résolu un problème. Point. Il n'y a pas à théoriser sur une nouvelle organisation de la diplomatie française, le statut de l'épouse du chef de l'Etat ou je ne sais quel raisonnement.»
Quels sont les fait