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Libération
Éditorial

La chasse aux ex

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publié le 25 août 2007 à 9h21

Taper sur le patron du parti resté en place pour épargner l'ex-candidate défaite, prolonger le règne du premier secrétaire pour échapper à la prise du pouvoir de son ancienne compagne, ou tout bonnement faire table rase d'un couple qui a conduit la gauche à la défaite : pour les socialistes, François Hollande et Ségolène Royal demeurent inséparables jusque dans l'après-débâcle. Depuis trente-six ans et sa refondation d'Epinay, le PS a vécu sur une multitude de sensibilités concurrentes baptisées «courants», selon la novlangue en vigueur Rue de Solferino.

En cette rentrée, deux nouvelles branches viennent égayer les querelles de la famille socialiste : les anti-Hollande, qui font de la mollesse de conviction et des mesquineries tactiques du madré premier secrétaire la cause première du naufrage, et les allergiques à Royal, qui chargent les gaffes, bévues et boulettes de l'ingénue prétendante élyséenne. Nombre de leurs camarades n'ont pas de mal à faire la «synthèse» - autre mot magique du vocabulaire socialiste - pour mêler les deux dans le même opprobre. Certes, il n'y a rien d'anormal à ce que les deux personnalités qui ont exercé les plus importantes responsabilités à gauche du 21 avril 2002 au 6 mai 2007 soient invitées à rendre des comptes par ceux qu'ils ont emmenés d'une débâcle à l'autre. Pour autant, se contenter d'une indigne chasse au couple en guise de rénovation idéologique, ce serait garantir aux socialistes une nouvelle désillusion en 2012. De talentueux quadras