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Libération
Éditorial

Diagnostic

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publié le 27 août 2007 à 9h22

A quoi sert l'école ? On croyait que la plupart des insuffisances du système éducatif français émergeaient au collège, et voilà qu'un nouveau front s'ouvre, bien plus tôt. La sacro-sainte école primaire, emblème du modèle hérité de Jules Ferry, est touchée de plein fouet. Pire, la maternelle, fierté de notre pédagogie tricolore, n'est pas épargnée. Certes, le rapport du Haut Conseil de l'éducation tombe fort à propos pour alimenter une logorrhée réactionnaire qui verse volontiers dans la démagogie anti-profs. On ne saurait toutefois traiter ce diagnostic à la légère. L'heure est grave si, dès le plus jeune âge des enfants, l'école ne parvient plus à corriger à l'intérieur des salles de classe les inégalités qui apparaissent hors ses murs.

Puisqu'il aime à récuser toute forme de fatalité, Nicolas Sarkozy a là toute latitude de mettre en oeuvre ce volontarisme qu'il n'a de cesse de mettre en scène. Le Président promet d'«aller encore plus loin dans l'ouverture» ? Il a une occasion en or de le faire sur le fond, en réorientant des crédits et en réhabilitant des enseignants désignés à la vindicte publique comme responsables d'un naufrage qu'ils s'efforcent d'éviter. Quiconque fréquente le monde de l'école sait que la réussite y est d'abord affaire de moyens, et donc de personnel. Seul un investissement massif, sans commune mesure avec le saupoudrage octroyé par la bonne conscience de la «culture ZEP», peut contrecarrer la machine à produire des inégalités, qui tourne à ple