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Interview

Boris Cyrulnik «Les structures sociales encouragent, ou pas, le fait d’entreprendre»

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Boris Cyrulnik, psychiatre et membre de la commission Attali, explique en quoi la psychologie peut jouer sur la croissance :
publié le 30 août 2007 à 9h25

Neurologue et psychiatre, Boris Cyrulnik, est l’un des membres de la commission Attali sur les «freins à la croissance», qui sera installée aujourd’hui, et doit réunir une quarantaine de personnalités, françaises et étrangères, pour rendre un rapport à la fin de l’année. Il s’agit, selon Bercy, de faire en sorte que «toutes les propositions y [soient] étudiées, chiffrées, analysées, notamment en matière de compétitivité et d’innovation, de justice sociale, de mobilité des élites et de sécurisation des parcours professionnels» (1).

Que peut apporter un psychanalyste au chevet de la croissance ?

C'est Jacques Attali qui m'a contacté. Il y avait déjà des gens d'argent, des gens issus des milieux de la banque ou de la politique. Je ne connais rien à l'économie, mais je pense qu'il y a des structures sociales qui encouragent ou découragent le fait de se lancer dans la vie et d'entreprendre. De s'entreprendre. Il y a des blocages psychologiques et psychosociaux.

La psychologie a-t-elle un impact essentiel dans la vie économique ?

Les effets de la technologie et l'urbanisme jouent un rôle essentiel. Plus de 90 % des découvertes scientifiques et techniques de l'histoire l'ont été ces cinquante dernières années. Elles modifient la façon dont on se représente soi-même et on organise son existence, à l'image de la pilule, qui permet aux femmes de se projeter dans l'existence. Même chose pour l'urbanisation. On sait qu'entre 2015 et 2020, 80 % de la population