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Libération
Éditorial

Scepticisme

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publié le 30 août 2007 à 9h25

Aujourd'hui, notre Président (qui d'autre ?) s'apprête à sauver le pouvoir d'achat des Français par la seule magie de sa parole. Un discours sur la compétitivité devant le Medef, et le problème sera résolu. Enfin, on l'espère à l'Elysée.

Car sur ce thème, le week-end fut tendu. Deux sondages coup sur coup (Sofres/Figaro et Ifop/Ouest-France) montrent cruellement que deux tiers des Français ne font pas confiance au gouvernement pour défendre le pouvoir d'achat et combattre la vie chère. Certes, les sondés sont rassurés quant à la lutte contre l'insécurité. Mais dès qu'on parle consommation ou inflation, ils décrochent. C'est qu'ils sont moins nombreux - et c'est heureux - à se faire agresser qu'à faire leurs courses, à régler leur facture de portable ou à payer leur loyer. Or quand ils sont dans leur rôle de consommateurs, ils voient leur difficulté croissante à boucler les fins de mois. L'Insee a beau dire que le pouvoir d'achat progresse de 3,2 % depuis un an, ils sont plutôt de l'avis de l'INC qui chiffre cette progression à 0,8 %. Ils n'ont pas été non plus très impressionnés par la loi travail, emploi et pouvoir d'achat adoptée cet été : quand on leur dit qu'il suffit de travailler plus pour gagner plus, ils s'interrogent. Bref, alors que la croissance faiblit, il fallait agir (ce qui en langage sarkozien se dit «taper du poing sur la table»). En urgence, les ministres Lagarde, Darcos et Chatel y ont été de leur couplet, s'étonnant des hausses de prix du pa