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Libération
Éditorial

Dédain

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publié le 31 août 2007 à 9h26

Il fut un temps où La Rochelle prenait des allures de festival de Cannes de la gauche. Dernier endroit où l'on glose, ce rendez-vous était devenu le premier endroit où se montrer pour tous les ambitieux du PS. L'année dernière encore, ceux qui rêvaient de porter la casaque rose à la présidentielle s'y bousculaient pour une cérémonie si intense qu'elle avait arraché des larmes à Lionel Jospin. C'est dire.

Cette année, changement de décor : la dernière mode socialiste consiste à snober cette grand-messe. Hormis Dominique Strauss-Kahn, dont le mot d'absence - un billet pour Washington - est peu discutable, tous les autres, de Laurent Fabius à Martine Aubry en passant par Jack Lang, rivalisent d'imagination pour s'inventer des prétextes. Bizarre, tous ces hiérarques qui clament «rénovation» et affichent leur dédain pour ce parti moribond qui devrait être l'objet de toutes leurs attentions. Les mêmes étaient tombés à bras raccourcis sur Ségolène Royal, coupable d'avoir séché, fin juin, la réunion d'un conseil national. L'été fini, l'ex-candidate va quasiment se retrouver en tête-à-tête avec son ancien compagnon, François Hollande.

Les chefs désertent, donc, mais la base s'exprime. Et d'abord dans Libération, qui publie les propos d'électeurs de gauche recueillis par l'institut LH2. Bien sûr, états d'âme et reproches à l'encontre de leurs leaders sont légion. Mais sur le social comme sur l'immigration ou l'insécurité, bref, sur l'avenir, les sympathisants savent à peu