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Libération
Interview

«Le PS s'enterre dans le conservatisme»

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Philip Gould, conseiller du Parti travailliste britannique, analyse la défaite de la gauche :
publié le 31 août 2007 à 9h26

Philip Gould, conseiller politique du Parti travailliste britannique pour les élections de 1997, 2001 et 2005, est professeur de politique et de communication à la London School of Economics. Il livre pour Libération son diagnostic sur l'état du PS.

A quoi sont dues, à votre avis, les successives défaites du PS ?

A l'absence d'un projet clair, cohérent. Lors de la dernière présidentielle, Ségolène Royal avait, à mon avis, tout pour plaire. C'est une femme charismatique, attrayante. Son échec n'est pas dû à un problème d'image. Mais elle n'a pas su se positionner clairement aux yeux du public sur des sujets essentiels. Elle oscillait sans cesse entre le besoin de modernité et la réaffirmation des vieilles valeurs du parti. Il faut que le parti apprenne au contraire à assumer le besoin de changement et à convaincre les gens que c'est une bonne chose.

Mais, à trop se moderniser, le parti ne risque-t-il pas de se trahir ?

Non, car il ne s'agit pas d'abandonner les valeurs du parti mais de les utiliser pour affronter des problématiques modernes, de s'attaquer à la mondialisation, à l'identité nationale, à la criminalité, à l'immigration, tout en conservant les critères essentiels d'égalité sociale et de justice. Le monde change, et il est normal qu'un parti soit, lui aussi, en perpétuel mouvement. Or le PS a choisi de battre en retraite face à la mondialisation. Et c'est Sarkozy qui s'est saisi du bâton de la réforme. Il ne faut pas que le PS lui laisse ce monopole. Car le mod