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Éditorial

Déminage

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Le Premier ministre a prêché la concertation pour tenter de rassurer, vendredi à Créteil, les enseignants inquiets des suppressions de postes prévues en 2008.
publié le 1er septembre 2007 à 9h28

Quand même. Sur ce dossier-là, le Président a bien voulu laisser la vedette à son Premier ministre. Il faut dire qu'à quelques jours de la rentrée scolaire le blues des profs s'installe et menace de se muer en grogne. Le communiqué commun des quinze organisations d'enseignants, d'élèves et de parents rendu public jeudi, promettant une «initiative» pour contester les 11 200 suppressions d'emplois dans l'Education nationale, sonnait comme un avertissement. François Fillon, qui connaît bien ce dossier, est donc monté au créneau pour annoncer des consultations, discussions et autres négociations. Le Premier ministre, qui avait provoqué un mini séisme avec son ballon d'essai sur le service minimum dans l'Education nationale, s'est montré vendredi tout miel et souriant. Tout heureux aussi : c'est lui qui installera la fameuse commission pour la refondation de la condition enseignante, dans laquelle siégera Michel Rocard. Il peut donc laisser à son ministre Xavier Darcos le rôle du dur qui va répétant que «rajouter sans cesse des moyens» n'est pas la solution et qui souligne les «résultats moyens voire médiocres» de notre système. François Fillon, lui, se contente de fixer le cap de 100 % d'élèves maîtrisant le «socle commun», 80 % de bacheliers et 50 % de titulaires de la licence dans une tranche d'âge. Des objectifs quantitatifs, ça ne mange pas de pain ; il se trouve toujours une commission ou une étude pour en contester un jour ou l'autre la pertinence. Et