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Libération

"Plus on avance, moins on a de moyens"

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Cinq enseignants racontent leurs craintes à la veille de la rentrée.
publié le 1er septembre 2007 à 9h27

Lundi, ils retrouveront leur salle de classe, à Gennevilliers, Tourcoing ou Toulouse. Cinq professeurs et professeurs des écoles confient à Libération leurs craintes avant cette première rentrée en sarkozye.

Mostefa Lazzoumi 42 ans, professeur de physique-chimie à Gennevilliers (Hauts-de-Seine)

«Eviter les suppressions»

«On savait avant de partir en vacances que cette rentrée serait dure. On se doutait que les réformes De Robien avaient été retirées avant la présidentielle pour mieux revenir. Si nous nous mobilisons à nouveau, ce n’est pas par plaisir de crier au feu. Les conséquences des réductions de moyens, on les connaît. Il y a trois ans, quand nos classes de seconde sont passées de 25 à 30 élèves, le taux d’échec a explosé. Dans une classe de physique-chimie, 30 élèves, c’est 3 ou 4 élèves par manip en travaux pratiques. Pour un lycée censé former des techniciens et scientifiques, c’est gênant. L’urgence, c’est d’éviter à tout prix les suppressions de postes. Dans notre intérêt, mais avant tout dans celui des élèves.»

Simon Fino 37 ans, professeur de mathématiques à Toulouse (Haute-Garonne)

«Pas résigné mais fatigué»

«Je craignais tellement le pire que j’ai différé l’achat d’une nouvelle voiture dès que j’ai compris qu’on aurait droit à ces 10 000 suppressions. Restriction de postes, ça veut dire des grèves et, faire grève, ça coûte cher. Pas besoin d’avoir en plus un crédit sur le dos. Je ne suis pas résigné, je suis juste fatigué. C’était écrit et annoncé partout que l’ens