Outre celui des fonctionnaires, réformé en 2003, il existe en France quinze régimes dits «spéciaux» de retraite. Ils concernent 500 000 cotisants pour 1,1 million de retraités. Ce déséquilibre démographique est nettement plus marqué que celui des salariés du privé, où 18 millions d'actifs financent les pensions (assurance vieillesse et régimes complémentaires obligatoires) de 15 millions de retraités.
Certains de ces régimes spéciaux couvrent seulement quelques milliers de personnes: Opéra de Paris (1 693 cotisants pour 1 272 retraités), Comédie-Française, Sénat, Assemblée. D'autres, quelques dizaines de milliers, comme celui des clercs de notaire (45 052 actifs pour 24 915 retraités), des ministres des cultes et congrégations (17 045 cotisants pour 6 3749 bénéficiaires) ou des marins (39 400 actifs, 51 023 retraités). Sans oublier le régime minier, dont le déséquilibre démographique est le plus criant (14 489 actifs pour 150 464 retraités et plus de 200 000 ayants droit).
Mais les trois régimes qui préoccupent le plus le gouvernement sont ceux d'EDF-GDF, de la SNCF et de la RATP. Outre l'importance des effectifs concernés (370 000 actifs sur 500 000), ces entreprises ont une très forte culture de service public et une non moins forte tradition syndicale, où domine la CGT. Comme les fonctionnaires, ils considèrent que leur régime de pension est indissociable de leur statut.
Le principal avantage dont ils bénéficient est celui de l'âge de départ. Les «roulants» de la SNCF ou les