Non ! Il ne faut pas de «loi couperet» sur les 35 heures, disait-on. La réalité des entreprises est trop mouvante, complexe, diverse pour qu'on la couche ainsi sur un lit de Procuste. Combien de fois avons-nous entendu cette antienne chez les procureurs de l'Etat niveleur et dogmatique? Il faut croire que ce credo, élémentaire à droite, est à géométrie variable. Car si l'on écoute François Fillon, il a déjà commis dans le secret des bureaux le péché mortel qu'il a jeté pendant des lustres à la face de l'adversaire. Le projet de réforme des régimes spéciaux est déjà ficelé, achevé, gravé dans le marbre de la loi ou du décret à venir. Le Président n'a plus qu'à «donner le signal». Drôle de concertation. Personne ou presque ne conteste la nécessité de revoir ces régimes de retraite. Très déficitaires, souvent hérités d'un autre temps, ils sont, comme on le sait, financés, non par le patronat rapace, mais. par les autres salariés dont les conditions de départ sont bien moins favorables. Mais qui ne voit qu'avant d'y toucher il faut discuter, consulter, écouter les arguments des travailleurs concernés, ceux qu'on désigne comme des privilégiés, mais qui sont loin de rouler carrosse. C'est un contrat, disent-ils, passé en début de carrière qu'on s'apprête à remettre en cause tout de go. C'est un avantage, certes, mais le progrès consiste-t-il à annuler sans cesse les acquis ? Et surtout, chaque catégorie est particulière, ses obligations sont spécifiques et la pénibi
Éditorial
Géométrie variable
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par Laurent Joffrin
publié le 11 septembre 2007 à 9h35
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