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Libération
Éditorial

Sans retour

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publié le 11 septembre 2007 à 9h35

Ce n'est évidemment pas un hasard. A Washington, le général David Petraeus témoigne devant le Congrès alors que l'Amérique commémore le 6e anniversaire des attentats du 11 Septembre. Comme si, encore une fois, George W. Bush voulait essayer de convaincre ses compatriotes - et le monde entier - d'un lien qui n'existe pas entre les attaques contre le World Trade Center et le régime de Saddam Hussein. Plus de quatre ans après l'intervention en Irak, une seule chose est sûre : la guerre déclenchée par Bush est un immense désastre qui a coûté la vie à des milliers d'Américains et d'Irakiens, civils et militaires, et menace de déstabiliser la région. Longtemps, l'opinion publique s'est rangée derrière un Président qui jouait de tous les amalgames entre nécessité de mettre au pas les «Etats voyous» et lutte internationale contre le terrorisme. Mais, depuis plusieurs mois, le vent a tourné outre-Atlantique. Bush est aujourd'hui discrédité, laminé, et dans tous les sondages les Américains disent ne vouloir qu'une chose : le retour des boys à la maison. David Petraeus parle lui aussi de retrait en plusieurs étapes, mais la prudence de ce remarquable militaire en dit long sur la difficulté de l'exercice. Tous les experts s'accordent à dire que Washington devra encore conserver ses troupes en Irak pour de longues années sous peine de voir exploser un pays plus que jamais éclaté entre sunnites, chiites et Kurdes, et sans gouvernement digne de ce nom. A quelques mois de son