Menu
Libération

Une réforme des régimes spéciaux à hauts risques

Article réservé aux abonnés
Plus que la nécessité d'une révision, c'est la menace d'un décret ou d'une loi sans négociations qui braque syndicats et opposition.
publié le 11 septembre 2007 à 9h35

Rendez-vous le 18 septembre. C’est à cette date que Nicolas Sarkozy se prononcera sur sa volonté de réformer ou non les régimes spéciaux de retraite. «J’ai été élu pour mettre en œuvre des réformes profondes pour moderniser la France, et ces réformes se feront», a-t-il affirmé hier en marge de son voyage en Allemagne. Pas de quoi calmer les syndicats, qui ne se sont toujours pas remis du discours de François Fillon. Dimanche, le Premier ministre balançait l’air de rien deux phrases calibrées selon les syndicats pour «déclencher un conflit de grande ampleur», à la SNCF ou à la RATP. Déclarant que la réforme des régimes spéciaux était «prête» et que le gouvernement n’attendait plus que le «signal» du président de la République pour la mettre en œuvre. Soit par une loi, soit par décret.

En théorie, une telle annonce pourrait clarifier les positions entre le gouvernement, l’opposition et les syndicats. En fait, la réforme des régimes spéciaux gêne un peu tout le monde. Il est difficile pour les syndicats d’imaginer remobiliser comme en 1995, quand Alain Juppé, alors Premier ministre, avait décidé de réformer sans négociation, avant de faire machine arrière. «S i le «gouvernement procède par le fait accompli, il va y avoir du sport», promet pourtant la CGT. Même ligne à la CFDT, où François Chérèque, le secrétaire général, parle de «conflit majeur» si la réforme se fait «sans dialogue et sans concertation». Force ouvrière est peut-être le plus radical sur une évolution des régimes