Il existe à droite une tradition récente où les différents ministres appellent à aller chercher la croissance «avec les dents». Jean-François Copé, alors ministre délégué au Budget a usé et abusé de cette image. Proposant même qu'on aille la chercher «en nous-mêmes», (ce qui est un sacré exercice) et «sur tous les terrains» (les rugbymen apprécieront).
Mercredi dernier François Fillon a reconnu que le point de croissance supplémentaire, «il [allait] falloir aller le chercher avec les dents». Les économistes, y compris ceux de la Commission européenne, sont en effet assez pessimistes sur la conjoncture française : la dette et les déficits ont mauvaise mine, l'emploi patine, l'inflation s'accélère légèrement, l'euro est trop fort. Le gouvernement a d'abord essayé la méthode Coué. Désormais, il est sur les dents. L'heure était donc hier aux incantations. «La conjoncture n'empêchera pas les réformes, a déclaré le porte-parole de l'Elysée. La réponse à la mauvaise conjoncture éventuelle, c'est l'accélération des réformes.» Quant à Nicolas Sarkozy, remettant le prix de l'audace créatrice devant des patrons de PME, il a exposé son plan pour relancer la croissance. Il proposera dès la semaine prochaine de «grands changements». En clair : il va falloir serrer les dents. Pour mettre «la société française sur le chemin de la réforme globale», il a appelé les Français à de «grands efforts» et à «jouer le jeu». Les Français, e