Porto
envoyé spécial
Christine Lagarde risque de passer un mauvais week-end au Portugal : les ministres des Finances de l'Union européenne, qui se réunissent aujourd'hui et demain à Porto, ne vont pas se priver de lui dire tout le mal qu'ils pensent de la politique économique de la France. De fait, comme le craignait Bruxelles, le scénario du pire est en train de se réaliser. Le «choc fiscal» (autour de 15 milliards d'euros de baisse d'impôts) mis en oeuvre par Nicolas Sarkozy afin de doper l'activité semble avoir fait long feu : selon les prévisions révisées de la Commission publiées mardi, la croissance pour 2007 ne devrait pas dépasser 1,9 % du PIB en France au lieu des 2,4 % espérés. La conséquence sera désastreuse pour le déficit public : l'objectif d'un retour à l'équilibre des comptes publics français en 2010 ou en 2012 semble s'éloigner chaque jour davantage.
Charrue. Pourtant, le 9 juillet, Sarkozy avait fait le déplacement à Bruxelles pour expliquer aux ministres des Finances de la zone euro la pertinence de sa politique économique. Contrairement à ce qu'il avait affirmé à la presse ce soir-là, la réunion s'est très mal passée, ses partenaires n'admettant pas la remise en cause des engagements pris par le gouvernement Villepin en janvier, en particulier le retour à l'équilibre budgétaire décalé de 2010 à 2012. D'autant que personne n'a été convaincu que des cadeaux fiscaux faits aux plus riches (bouclier fiscal, droits de succession, emprunts i