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Libération

La France, terre de «quotas»

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En voulant limiter l'accueil des étrangers qualifiés, Sarkozy jette les bases de son «immigration choisie». Sans garantie d'efficacité.
publié le 22 septembre 2007 à 9h46

Verra-t-on fleurir un jour des petites annonces du type: «La France offre un titre de séjour à 3271  informaticiens indiens et 514 ingénieurs chinois» ? Brice Hortefeux l'avait annoncé lors de la présentation de son projet de loi sur la maîtrise de l'immigration à l'Assemblée en début de semaine. Sarkozy a été plus précis, jeudi, à la télé. Le gouvernement envisage la mise en oeuvre de quotas d'immigrés. Lesquels ? Et selon quels cri­tères ? La réponse est floue. «Je souhaite que nous arrivions à établir, chaque année, après un débat au Parlement, un quota, avec un chiffre plafond d'étrangers que nous accueillerons sur ­notre territoire», a déclaré le Président. Précisant: «Je souhaite également que, à l'intérieur de ce chiffre plafond, on réfléchisse à un quota par profession, par catégorie.»«Et puis, naturellement, un quota par région du monde», a-t-il ajouté. Objectif maintes fois répété : augmenter l'immigration «choisie», celle des travailleurs qualifiés, et limiter drastiquement l'immigration «subie», familles et conjoints étrangers de Français. Cette politique passe également par une traque sans faille des clandestins qu'il n'est pas question, au moins officiellement, de régulariser. Des objectifs chiffrés ont été fixés aux préfectures - 125 000 arrestations en 2007 pour atteindre 25 000 expulsions - au risque de provoquer des drames, comme la défenestration ­jeudi d'une Chinoise sans papiers (lire page ci-contre).

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