Autre cadre, autre ton, autres mots. Notre président parle aujourd'hui à l'ONU devant 150 pays et 80 leaders nationaux de l'état de la planète. On l'a vu jeudi dernier à la télévision nous expliquer que «l'argent, ça ne se fabrique pas» et qu'il n'avait pas été élu «pour faire la sieste». Là, tout le monde a compris. (on l'espère). On va l'entendre aujourd'hui disserter sur un thème très onusien : «l'avenir est entre nos mains». Cette intervention est d'autant plus attendue qu'elle devra à la fois être audible et crédible. Audible parce qu'au milieu de tous ces chefs d'Etat et de gouvernement notre président ne représente finalement que la voix d'une puissance devenue moyenne et liée par de nombreuses contraintes.
Crédible parce qu'il devra à la fois se défaire de son image de «Sarkozy l'Américain» et s'exprimer au nom de l'Union européenne, où la France fait figure de mauvais élève.
Sur le premier dossier, il devra défendre le point de vue généreux issu des engagements pris lors du G8 d'Heiligendamm pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, alors que son ami George Bush ne veut pas d'engagements chiffrés et organise même mercredi son propre contre-sommet climatique.
Sur le deuxième dossier, l'affaire est délicate. L'Elysée a bien précisé que Nicolas Sarkozy parlera «au nom de l'Union européenne». Certes. Mais quelle crédibilité peut avoir en la matière celui qui se met quasiment hors jeu des contraintes budgétaires et financières qui définissent