New York
de notre correspondante
Al Gore va-t-il se présenter à la présidentielle ? A peine le comité Nobel a-t-il annoncé, vendredi, qu'il attribuait le prix Nobel de la paix à l'ancien vice-président américain et au panel de l'ONU sur le climat que la question a envahi les esprits. Comme si le comité norvégien avait eu cette arrière-pensée : désavouer le président Bush et propulser son rival malheureux de 2000 vers la Maison Blanche. Al Gore, qui n'a jamais complètement exclu qu'il se représenterait, se retrouve donc au pied du mur : choisir entre profiter de sa nouvelle stature pour continuer à promouvoir la lutte contre le réchauffement climatique ou retourner dans l'arène politique pour engager les Etats-Unis sur cette voix depuis la Maison Blanche.
Ce dilemme est remarquable pour un homme qui a quitté Washington au lendemain de la victoire de George W. Bush, brisé, écoeuré et conspué par ses propres partisans. Après des semaines de recomptage des voix en Floride, le vice-président de Bill Clinton avait fini par s'incliner face à la décision de la Cour suprême de déclarer le gouverneur du Texas vainqueur. Les Démocrates ne lui ont pas pardonné, d'avoir mené une campagne ennuyeuse, voire soporifique. Al Gore a donc fait ses valises pour Nashville, Tennessee.
Liberté de ton. Un exil salutaire puisqu'il a renoué avec une passion de jeunesse qui lui vaut, à 59 ans, le Nobel. Plongeant dans ses cartons, le féru de sciences et de technologies a ressorti le diaporama