Il y avait «peace and love», il y aura «paix et climat». Le raccourci sémantique osé vendredi par le comité Nobel a le mérite de la clarté : les relations internationales du XXI e siècle seront marquées - au fer rouge ou par un baume apaisant - parce que les Etats et les citoyens décideront de leur avenir climatique. Un choix d'autant plus net que le jury ne s'est pas contenté d'adouber un chevalier de la paix incarné en la personne d'Al Gore, «l'ex-futur président des Etats-Unis».
En décernant son prix au Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec), c'est tout une communauté scientifique qui est remerciée d'avoir su alerter l'humanité du danger qu'elle courrait dès lors que son savoir lui a paru assez solide pour le faire. S'il n'existe aucun Nobel de géoscience, susceptible de récompenser un climatologue - lequel d'ailleurs, tant ce grand oeuvre est collectif - celui de la paix vient souligner à quel point «la thématique paix-guerre à fait irruption dans le dossier climat», explique Stéphane Hallegatte, chercheur à Météo France. La prise de conscience de la nécessité de penser les relations internationales dans un cadre climatique bouleversé explique la (presque) unanimité des chefs d'Etats et responsables politiques à saluer le Nobel 2007.
«Wargame» spécial. Dans le concert de louanges, notamment de la plupart des chefs d'Etats européens, la Maison Blanche se distingue en affirmant qu'elle ne changera pas de politique. Elle se retrou