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Libération
Reportage

«Des Tchadiens nous ont proposé des bonbons»

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Les enfants «recrutés» par l'Arche ont été recueillis à l'orphelinat.
publié le 30 octobre 2007 à 1h11

Assis sur une natte au centre d'une cour de l'orphelinat d'Abéché, des dizaines d'enfants pleurent. Impressionnés par la multitude de visiteurs qui les entourent et les questionnent. Ce sont eux «les enfants volés» du Tchad qui devaient être emmenés, jeudi, à bord d'un Boeing 757 vers Vatry (Marne). Le président tchadien Idriss Déby a été le premier à leur rendre visite, vendredi. Les 9 Français mis en garde à vue avaient été amenés pour l'intervention du Président. Déby parle d'un enlèvement «pur et simple [...] par des ONG dites humanitaires [...] qui ont trompé la vigilance du Tchad». Visiblement écoeuré, le Président s'en prend à l'Europe. «Voila l'image de cette Europe qui sauve et qui donne des leçons à nos pays», scande-t-il, ajoutant que les auteurs seront sévèrement punis.

Faux bandages. Le Tchad est sous le choc. Dans les rues d'Abéché, les habitants s'en prennent volontiers à l'ancien colonisateur. «Le gouvernement français le savait, l'Epervier [l'opération française au Tchad, ndlr] le savait. Ils sont tous complices. On n'a plus confiance dans les Blancs», lance la directrice adjointe du centre social d'Abéché, Abscisse Dagrouma. Elle tient dans ses bras le plus jeune des 103 enfants que l'Arche de Zoé voulait évacuer.

Dans les anciens locaux de l'ONG, deux maisons du centre d'Abéché, les ministres tchadiens multiplient les interventions devant les médias. «C'est ici qu'ils ont construit la passerelle avec les panneaux