Le bras de fer est engagé à la SNCF. En appelant hier à une grève reconductible à partir du 13 novembre, six des huit fédérations syndicales de cheminots ont décidé d'en découdre avec le gouvernement. Seules la Fgaac (conducteurs autonomes) et la CFDT ont pour l'instant choisi de ne pas s'associer au préavis. Encore la CFDT n'exclut-elle pas «le principe de rejoindre l'appel commun» la semaine prochaine, «après avoir délibéré avec ses instances». «Elle a voulu marquer sa différence mais devrait se rallier au mouvement, estime un responsable de l'Unsa (autonomes). Comme nous, ils savent qu'à la SNCF cela ne sert à rien d'aller contre la CGT.» Le scénario qui s'enclenche est donc le plus noir pour les usagers. Il va obliger Nicolas Sarkozy, dont la prestation la semaine dernière aux ateliers du Landy à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) a été très moyennement appréciée par les cheminots, à trancher dans le vif. Soit il cède aux principales revendications syndicales, soit il joue l'opinion publique contre les grévistes, au risque de devoir assumer un conflit qui paralyserait la France pendant au moins huit jours.
Consigne. En retenant la date du 13 novembre comme point de départ du mouvement, la CGT a pris une option à haut risque. La grève étant «reconductible par période de vingt-quatre heures», stopper le mouvement sera difficile. Dès le 14 novembre, les cheminots seront rejoints par les électriciens et gaziers. Hier, deux syndicats majoritaire