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Libération
Reportage

A N'Djamena, une procédure judiciaire sous pression

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Les magistrats de la capitale ont dû mener les auditions des sept Européens libérés au pas de charge.
publié le 5 novembre 2007 à 1h18

L'un, le président français, est rayonnant devant les caméras. L'autre, son homologue tchadien, reste plutôt grave, conscient de l'importance du moment. «Je dois sincèrement remercier les magistrats qui ont travaillé jour et nuit pour que nous parvenions aujourd'hui à ce résultat», assure Idriss Déby. «Je vais donc repartir à Paris avec les trois journalistes et les quatre hôtesses de l'air espagnoles et je voudrais remercier très sincèrement le président Idriss Déby qui a bien voulu aider à la résolution de ce problème», poursuit Nicolas Sarkozy.

Tous deux expliquent que l'affaire de l'Arche de Zoé n'aura aucun impact sur le déploiement prochain de la force européenne (Eufor) dans l'est du Tchad, ou encore sur les bonnes relations entre la France et le Tchad. A plusieurs reprises durant l'entretien, Nicolas Sarkozy tutoiera même le président tchadien, l'appelant «Idriss». Deux des trois questions posées par la presse sur d'éventuelles pressions sur la justice tchadienne sont démenties à l'unisson. Peu après, le président français accompagné des trois journalistes et de quatre hôtesses repartait à bord d'un A319 militaire français.

Dès le matin tout N'Djamena connaissait la nouvelle de l'arrivée du chef de l'Etat français. Au palais de justice, certains grognent : «Que voulez-vous qu'on vous dise ? Evidemment, c'est une atteinte à l'indépendance de la justice. Depuis quand les magistrats travaillent le dimanche ?» se plaint l'un d'entre eux. «Hi