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Libération

Dupuy, le récit d'une schizophrénie

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A Pau, l'audience a souligné la pathologie du tueur et l'angoisse de sa famille.
publié le 10 novembre 2007 à 1h24

Jamais elle n'aura eu la parole pendant toute la durée des débats. Silencieuse, hochant la tête pour souligner la justesse d'un propos, la mère de Romain Dupuy a assisté trois jours durant à l'audience à laquelle son fils n'aura participé que quelques heures, sur avis des médecins, mercredi. C'est l'avocat général, vendredi, qui lors d'une très longue réquisition de deux heures et demie, a souhaité faire entrevoir à la chambre de l'instruction de Pau, chargée d'examiner le non-lieu psychiatrique, un pan de la réalité quotidienne de cette famille face à la folie émergente. Détails terrifiants d'enfant peignant des corps décapités, éventrés, sanguinolents. Paroles horrifiées des proches découvrant le petit Romain en train d'empaler un lapin ou glissant des pétards dans la bouche des poissons rouges. L'inquiétude est déjà là, sourde, dès les premières années. Jusqu'à ce point ultime, où quand il a 20 ans, les parents vont jusqu'à tendre un piège à leur fils, et sectionner les fils de sa voiture, pour tenter de le faire interner d'office. Elle est venue accompagnée de son mari, de son autre fils, ou des grands-parents, écouter les quatorze experts débattre de la maladie de son enfant. Car c'est le seul point sur lequel les médecins se sont tous finalement retrouvés: Romain Dupuy est avant tout un grand malade psychiatrique. Mais la question posée par la justice est autrement plus précise. Il s'agit de définir, cette nuit-là, durant la flambée de violence qui conduira au meurtr