Menu
Libération
Analyse

Cette réforme, sinon rien

Article réservé aux abonnés
Sarkozy fait des régimes spéciaux un test majeur pour sa «rupture».
publié le 13 novembre 2007 à 1h28

La victoire ou la fin prématurée du sarkozysme. C'est en ces termes, à hauts risques pour lui, que le pouvoir en place pose le cadre du premier gros conflit social auquel il est confronté. A l'Elysée, le très influent conseiller spécial Henri Guaino, qui se veut le garant de la mise en oeuvre des engagements de Nicolas Sarkozy est catégorique : «Si on ne fait pas cette réforme, autant tout arrêter car nous n'en ferons aucune», confie-t-il. En d'autres termes, perdre ce conflit «fondateur» signifierait renoncer à la rupture.

«Sang-froid». De fait, la réforme des régimes spéciaux a été érigée en quelques semaines en symbole de la capacité du président de la République à appliquer son programme. Avec toute la dramaturgie dont il raffole, Sarkozy a fait de cette bataille sociale un combat initiatique dont il n'envisage que de triompher dans la fausse modestie. Persuadé qu'il a l'opinion publique avec lui sur cette réforme (ce que confirme notre sondage), le chef de l'Etat est prêt à aller au bras de fer. A Berlin hier, aux côtés d'Angela Merkel, il a mis en avant sa légitimité de président élu et son sens du devoir pour contrer la contestation : «Il faut regarder ce qui se passe avec beaucoup de sang-froid et un grand sens de la responsabilité. Nous avons été élus pour transformer la France, et ces réformes, nous les ferons parce qu'elles doivent être faites.»

Comme tant d'autres avant lui, il affirme donc qu'il ne reculera pas. Mieux, il espère sortir renforcé de l'