Depuis douze ans, la réforme des régimes spéciaux de retraite est le cauchemar de la droite. En décembre 1995, Alain Juppé était contraint de faire machine arrière alors que le pays était paralysé par la grève. En 2003, François Fillon a préféré ne pas les inclure dans sa réforme, qui porte la durée de cotisation des salariés du privé comme des fonctionnaires à 40 ans en 2008 et à 41 ans en 2012. Mais que sont exactement ces régimes dits «spéciaux» ?
Une histoire ancienne
L'origine des douze régimes spéciaux de retraite qui subsistent remonte au XIXe siècle et même avant : celui des marins a été créé en 1709. Le régime de retraite de la Banque de France date de 1806, celui de la Comédie française de 1812 et le régime minier de 1894. Celui des chemins de fer a été créé en 1855, unifié en 1909 et préservé en 1937 avec la création de la SNCF.
Un demi-million d'actifs
Ces régimes accusent un fort déséquilibre démographique, puisque les cotisations de 500 000 actifs financent les pensions d'1,2 million de retraités ou ayants droit. Ce déséquilibre est nettement plus sensible à la SNCF (300 000 pensionnés pour 168 000 actifs) qu'à la RATP (44 000 pensionnés pour 43 000 actifs) ou à EDF et GDF (149 000 pensionnés pour 144 000 actifs). En 2007, l'Etat aura versé 2,7 milliards d'euros pour compenser le déséquilibre pour la seule SNCF.
Des avantages spécifiques
Qu'il s'agisse des mineurs, des agents de conduite de la SNCF et de la RATP, des marins ou des «lignards» d'EDF, ces régimes de ret