Dure. La grève qui démarre ce soir à la SNCF et se poursuit demain à la RATP, à EDF et GDF et autres établissements concernés par la réforme des régimes spéciaux de retraite, comme l'Opéra de Paris ou la Comédie française, s'annonce dure.
Pour les usagers des transports d'abord, qui vont devoir compter moins d'un train sur six, et même seulement 90 TGV sur 700, et à Paris un métro sur dix, selon la RATP et la SNCF qui «recommande à toutes les personnes qui le peuvent de limiter leurs déplacements» (lire page 6). Dure pour les salariés grévistes aussi, et leurs syndicats qui jouent leur va-tout dans une grève reconductible dont l'issue paraît incertaine. La CGT, première organisation à la SNCF comme à la RATP ou chez les électriciens et gaziers, veut une négociation nationale avec les pouvoirs publics avant d'engager les discussions entreprise par entreprise. Le gouvernement s'y refuse.
Sarkozy et Fillon jouent la fermeté et s'appuient sur les sondages pour dire que la très grande majorité des Français souhaite une réforme des régimes spéciaux de retraite. Mais l'isolement des cheminots doit être relativisé quand les étudiants, les marins pêcheurs, les professionnels de la justice ou les fonctionnaires manifestent aussi leur mécontentement. «Le meilleur artisan de la grève unitaire», estime le porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot, est le président de la République, car il a «allumé toutes les mèches en même temps».
Les socialistes, divisés sur le bien-