Cette fois, ça y est, les couteaux sont tirés. Nicolas Sarkozy n'a pas de plan B. Il le dit, le répète et part au «combat». Pour affronter comme sur un champ de bataille le mécontentement qui gronde. On annonce une semaine cauchemardesque ? Peu importe. Il tiendra tête aux cheminots, aux fonctionnaires, aux étudiants, aux magistrats. Lui, l'homme de la rupture, veut pousser jusqu'au bout le train des réformes et laisser les protestataires à quai. Sa stratégie, elle est sans fioritures : les Français, croit-il, sont avec le gouvernement parce qu'ils ne veulent plus des régimes spéciaux. Et sont donc contre la grève. Le calcul, pourtant, est dangereux. Derrière ces grognes qui s'accumulent pointent en effet les germes d'une fronde anti-Sarko qui pourrait se révéler d'une autre envergure. Notre sondage le montre : les Français soutiennent plutôt le Président face aux grévistes, mais condamnent sans détour Sarkozy sur sa politique économique et notamment sur le pouvoir d'achat. Dans son flot de promesses, au-delà des slogans trop faciles du genre «Travailler plus pour gagner plus», le Président a oublié que son électorat le jugera principalement sur l'amélioration ou non de sa vie de tous les jours.
A vouloir jouer l'épreuve de force en imposant des efforts à certains après avoir accordé des cadeaux fiscaux aux plus riches, Sarkozy, salaire triplé en poche, risque gros. Le risque d'une paralysie sociale qui pourrait se transformer en contestation générale de la méthode Sarko. Et,