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Libération

«Gagner une lutte, ça ne prend pas 24 heures»

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publié le 15 novembre 2007 à 1h30

Dans Libération hier, Anissa, de Sud Rail, disait vouloir se rendre au piquet de grève dès 5 h 30. Chose dite, chose faite, malgré deux heures de sommeil au compteur. Elle s'est couchée à 2 h du matin, car elle s'est rendue la veille à l'émission de Marc-Olivier Fogiel, à laquelle était invité son «camarade» Fabien, 30 ans, conducteur sur la ligne D du RER. Une habituée du «star system »? Pas vraiment. Anissa est une «fille de quartiers», dit Fabien, fier que le syndicat soit «symbolisé par des filles comme ça, à l'encontre de l'image habituelle des syndicalistes et des cheminots». Parmi les plus jeunes de son syndicat, Anissa, 27 ans, n'en est pas moins celle qui fait appel à l'histoire pour convaincre : «Gagner une lutte, ça ne prend pas 24  heures. En 1953, en 1986, en 1995, les cheminots se sont mobilisés longtemps», dit-elle à l'assemblée générale du matin dans l'espoir d'une reconduite de la grève. Gagnée pour cette fois. Toute la journée, elle presse le pas. Après son AG, elle file à celle des conducteurs, puis revient aux guichets prendre la température. Il est 13 heures, personne au poste. «Tout est fermé alors que sept guichets étaient ouverts ce matin. C'est bon signe pour l'après-midi.» Elle ne déjeune pas, et se dirige à pied vers la gare Montparnasse rejoindre la manifestation. Elle claque la bise à Arlette Laguiller, qu'elle a rencontrée hier dans les coulisses de M6. «Je la connais un peu, je suis de tout coeur av