On pensait pourtant Nicolas Sarkozy prêt à en découdre. Il avait montré ses muscles et joué à l'inflexible. Il avait pris l'opinion à témoin, préparant les usagers à affronter une grève dure. Bref, on le croyait Thatcher le voici Raffarin. Ou presque. En deux jours le ton a bien changé : on veut négocier, on évoque une «volonté de dialogue et de concertation», on félicite la CGT. Bref, on joue le jeu classique de la table ronde, du grain à moudre et des marges de manoeuvre.
Que s'est-il passé ? Certes la CGT et les autres syndicats classiques ont intérêt à se montrer responsables. L'an prochain va se tenir en effet la grande discussion sur la représentation syndicale (et les élections prud'homales.). Mais il y a autre chose. Quoi donc ? La réponse était écrite hier sur la banderole de tête de la manif parisienne. On y lisait : «ensemble, salaires, emploi, protection sociale». Justement le genre de phénomène que craignait l'équipe Sarkozy. Que la crise s'allonge et que la grève des régimes spéciaux rejoigne celle des fonctionnaires de mardi prochain. Car le pouvoir sarkozien a perdu en crédibilité sur les sujets économiques. Tous les sondages récents le prouvent, les Français ne lui font pas confiance pour améliorer leurs conditions de vie. Il fallait donc éviter que les conflits actuels s'étendent à d'autres secteurs et que, au-delà des régimes spéciaux, les mécontents de tous horizons se retrouvent dans la rue. Nicolas Sarkozy a beau tout vouloir réformer en mê