Radicalisation ? Pourrissement ? Suspension progressive ? Les conditions de sortie du mouvement dépendront de ce que la base la plus radicale de la SNCF et de la RATP fera des premiers retours des négociations engagées avec les directions d'entreprise.
A la SNCF
Dans les locaux de syndicats de cheminots flotte un parfum des années Thatcher. «Nicolas Sarkozy a la même stratégie. Comme Margaret Thatcher a fait plier les mineurs anglais, Sarkozy fera plier les cheminots français sur les régimes spéciaux, et c'est la porte ouverte aux pires réformes», estime Stéphane, conducteur, au local CGT de la Gare de Lyon. Deux étages plus bas, dans le local de Sud rail, l'affiche du film The Navigators de Ken Loach donne le ton. A côté, un poster «Rail against privatisation». Les militants sont unis autour du maintien de leur système de retraites. Et parlent, d'une même voix, d'un «choix de société». «La privatisation est rampante, explique Norbert, de Sud rail. Les régimes spéciaux sont la dernière case à faire sauter pour mettre la SNCF en concurrence avec des entreprises étrangères, comme en Angleterre il y a une quinzaine d'années.» Unité aussi contre les sabotages annoncés hier par la direction (lire page 4). Au local de Sud, attablés autour d'un poste radio, les cheminots entendent : «Sabotage : les regards se tournent vers Sud rail». Colère générale. «Quelle enquête !, s'exclame une militante. On est le bouc émissaire idéal!»
C'e