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Analyse

Les subtilités du cégétisme cheminot

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Gérer l'intransigeante section SNCF de son syndicat est une tâche ardue pour Bernard Thibault.
publié le 22 novembre 2007 à 1h38

Maintenant, il ne reste plus qu'à convaincre la base cheminote. Après la première journée de négociation tripartite à la SNCF, la tête de la CGT indiquait clairement le chemin de la sortie du conflit, et ce alors que le taux de grévistes s'établissait encore à 23% hier. Didier Le Reste, secrétaire de la fédération cheminote, estime que «des points ont été marqués». S'il s'est abstenu d'appeller à la reprise ou à la suspension de la grève, Le Reste a repris presque mot pour mot les propos de Bernard Thibault. Mardi, le patron de la confédération avait préparé un atterrissage en douceur, alertant contre un «enlisement du conflit». Manière d' appeller entre les lignes à la reprise du travail afin de «garder intacte sa force d'intervention durant le processus de négociation».

Depuis le début du conflit, certains observateurs avaient suggéré une opposition entre Thibault, tenant d'une CGT modernisée, et Didier Le Reste, caricaturé dans le rôle du jusqu'au boutiste qui «veut se faire Sarkozy». Une oppostion peu pertinente, selon un cadre cégétiste. «Ils sont sur la même ligne depuis le début. La différence, c'est que Le Reste doit composer avec sa base et qu'il a la frousse de la heurter». «C'est pour cela qu'il ne peut pas se permettre d'appeller à la reprise», ajoute un autre. Le million. De fait, Le Reste a affaire à une matière instable. D'abord parce que les 30 000 adhérents de la puissante fédération cheminote entretiennent parfois